Depuis novembre 2022, près d’un millier d’éléments de la Force armée kényane a été déployé dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ceux-ci sont arrivés au pays de Tshisekedi comme une armée interposée entre les forces armées de la RDC et le groupe rebelle d’appartenance rwandaise, M23, actuellement aux prises dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo.
Janvier 2023. Trois mois déjà depuis que l’armée kényane amenée dans le cadre de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est, est présente dans la zone. Il n’a été signalé aucune intervention de celle-ci sur aucun front. En même temps, ses éléments sont souvent visibles dans la ville, en train de circuler, pénards dans leurs jeeps.
Dans l’opinion congolaise, particulièrement dans la région la plus menacée par le Mouvement du 23 Mars, province du Nord-Kivu, les commentaires prêtent à se demander ce qu’est le rôle des militaires kényans déployés dans la région. Nombre d’observateurs de la situation tendent à croire que cette armée est en connivence avec l’ennemi de la paix.
« La situation actuelle avec la guerre du M23, en dépit de la présence de ces militaires venus du Kenya, me laisse un peu perplexe. Depuis que les rebelles avaient annoncé de quitter leurs positions de Kibumba pour les céder à cette EAC, nous écoutons aux infos que les M23 sont toujours là. En même temps, les militaires kényans sont aussi là-bas. Et donc ils cohabitent. Moi, personnellement, je me demande si par hasard les militaires kényans ne sont pas là pour ouvrir les couloirs aux rebelles. Car ils n’ont rien fait depuis qu’ils sont là ! », s’est exclamé un habitant trouvé au quartier Katindo, commune de Goma, dans la ville de Goma.
La confiance de la population se noye visiblement dans un désespoir face à la présence d’une force étrangère « inactive ». Rencontré dans la rue par africa54infos.com, Jeanson, jeune de Kyeshero, se demande pourquoi le M23 a annoncé rétrocéder ses positions de Kibumba, Rumangabo et Kishishe seulement à l’EAC, et qu’il ne les a lâchées d’aucune semelle au finish. En revanche, les rebelles ont renforcé leur présence à Kishishe et dans les environs.
« Moi, je trouve qu’il y a quelque chose de louche dans cette affaire », a-t-il estimé.
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 12 janvier 2023, le collectif des mouvements citoyens de la ville de Goma, dont la LUCHA (lutte pour le Changement), a donné un ultimatum de six jours aux troupes de l’EAC présentes au Nord-Kivu, de se ranger derrière les FARDC et combattre ensemble l’agresseur M23. Dans la même déclaration, les activistes pro Démocratie ont mis en garde contre toute entrée en RDC des éléments de l’armée sud-soudanaise, telle qu’annoncée récemment.
Félix ISSA, Goma
1 commentaire
Vraiment tous ce qui ce passent en RD Congo c’ est du theatre on Nous trompent bcq.